Par Vincent-Xavier Morvan

ENQUÊTE - Depuis trente ans, des passionnés entretiennent bénévolement l'ouvrage d'Agaisen, fleuron de la ligne Maginot des Alpes. Ils viennent de recevoir une aide substantielle du département qui devrait leur permettre de sauver cette fortification.

Il y a Claudette Rascalon, 84 ans, ancienne couturière, portant fièrement sur la poitrine le blason de l'ouvrage d'Agaisen, un navire voguant dans un heaume surmonté de la devise «Tres ut unum» (ces trois sont un), pour évoquer le lien entre les trois armes qui servirent ici : l'infanterie, l'artillerie et le génie. De Claudette, ses camarades disent que le plus difficile, une fois qu'elle a commencé à travailler, c'est de l'arrêter. «Je gratte, je ponce, je balaye», confirme-t-elle, entraînée dans l'aventure il y a onze ans par son défunt mari, un civil qui travaillait dans le génie. Et il y a Luc, «bientôt 14 ans», «tombé dedans» quand il était petit, puisque son père, Jean-Christian Aime, est l'un des fondateurs de l'association EO3, qui entretient les lieux depuis 1992. EO3, qui signifie Équipage d'ouvrage no 3, était le nom de code du fort d'Agaisen pendant la guerre.